Votre cerveau : un ami qui vous veut du mal. Où comment des milliers d’années d’évolution nous ont joué un tour.

Le cerveau humain est un organe extraordinaire et un outil prodigieux. Mais il est aussi capable de vous pourrir la vie. Car c’est un peu de sa faute si vous manquez de confiance en vous ou êtes timide. Ou, du moins, c’est la faute à des milliers d’années d’évolution. Je vous explique pourquoi. Et je vous donne aussi 2 astuces pour contrecarrer cela.

Découvrez comment le cerveau et des milliers d'années d'évolution sont à l'origine de votre manque de confiance en vous ou de votre timidité.

Le cerveau humain est un organe extraordinaire et un outil prodigieux. Même si vous ne pouvez pas le tenir entre vos mains (c’est d’ailleurs fortement déconseillé 🙂 )

Comme tout outil, il a aussi ses mauvais cotés et ses mauvais usages. Il peut donc être utilisé pour réaliser de belles et grandes choses et vous aider dans vos actes. Mais il peut aussi vous pourrir la vie et parsemer votre chemin d’embûches et d’obstacles.

Un de ses mauvais cotés, c’est son instinct primaire.

Il fut un temps où cet instinct primaire avait son utilité …

La dure vie de nos ancêtres​

Car il y a bien longtemps, la vie de l’Homme était parsemé de dangers mortels au milieu d’une Nature relativement hostile. Il n’y avait là rien de personnel, le traitement était le même pour tout le monde. Mais le fait est que cela ne simplifiait pas la vie de nos ancêtres.

Il leur fallait donc en permanence, et pour chaque action, évaluer leur chance de réussite. Souvent, ces chances de réussite étaient tout simplement des chances de survie.

La coopération entre ces hommes était donc particulièrement importante. Car, comme le dit si bien le proverbe, l’union fait la force. Et pour chasser sa pitance du jour, survivre aux attaques de bêtes féroces et résister aux nuisances de la Nature, de la force née de cette union, il en fallait.

De cette vie en communauté naissait aussi la nécessité d’être accepté par les autres. Parce que si, pour une raison ou une autre, vous étiez rejeté de votre communauté, votre survie était fortement compromise. Donc il vous fallait, à la fois, ne pas faire trop de vague, pour ne pas être rejeté, et surtout avoir une plus-value pour le groupe, pour être conservé. Et plus vous aviez une plus-value pour le groupe, plus votre position dans le groupe était privilégié, plus vous aviez d’avantages et moins vous étiez sujet à vous faire virer. Et tout ça, forcément, c’était très bon pour votre survie.

De ce court exposé de la vie, rude et difficile, de nos ancêtres, on peut ressortir 3 points particuliers :​

  • les échecs étaient à bannir autant que possible car un échec était souvent synonyme de mort ;
  • être accepté par les autres était vital car seul la survie était fort difficile ;
  • avoir une force, une plus-value, était un argument indéniable.​

Inutile de préciser qu’à cette époque, être capable de faire le bon choix, et si possible rapidement, était important. D’où cet instinct primaire développé par notre cerveau.

L’origine de la confiance​

Cet instinct primaire nous permettait alors de maximiser nos chances de survie.

Le fait est que le monde a évolué.

Bien sur, nous ne sommes pas passé directement de cette nature sauvage à notre confort moderne. Il y a eu des étapes. Et même si l’environnement perdait en hostilité, il n’en restait pas moins dangereux et austère. Notre instinct primaire a donc gardé son utilité pendant longtemps.

Mais aujourd’hui, le monde n’a plus rien à voir. Et cet instinct primaire n’est plus aussi utile. L’idéal serait soit de s’en débarrasser soit de le faire évoluer.

Or il est toujours là. Et il a à peine évolué.

Résultat : nous continuons à être soumis à des règles instinctives d’un autre temps.

Le problème c’est, qu’aujourd’hui, ces règles instinctives sont bien plus une gêne qu’une aide :

  • nous fuyons l’échec et craignons de suivre des chemins nouveaux
  • nous cherchons l’aval et l’approbation de nos contemporains
  • nous craignons le regard des autres et le rejet social
  • nous faisons preuve de trop de timidité
  • nous nous limitons à notre zone de confort connue

Ce que nous appelons confiance, ce n’est rien d’autre que notre capacité à aller au-delà des limites posées par notre instinct primaire.

Je vous accorde que cette définition est quelque personnelle. Et elle perd aussi de vue certains points importants, tels que la capacité de réflexion et d’introspection, le vécu de votre enfance et de votre petite enfance, vos expériences,…

Mais elle n’en garde pas moins un fond de réalité, autant historique que scientifique, et apporte une autre explication au manque de confiance en soi.

Tant qu’à parler de point de vue scientifique, le biais de confirmation explique aussi, d’un point de vue plus psychologique et cognitif, pourquoi il est difficile de reprendre confiance en soi. ​Ou un autre angle sur le sujet “votre cerveau, un ami qui vous veut du mal” 🙂

Savoir tout cela, c’est bien joli. Mais si savoir permettait de passer à l’action et à la bonne action, depuis le temps, ça se saurait … Donc à quoi cela peut il vous servir ?

Et bien, je vous propose 2 petites astuces pour exploiter cela.

Tentez de petites nouvelles choses​

Cette petite astuce n’est pas nouvelle. Mais ayant été argumentée par des faits historiques teintés de psychologie, je sais que vous y accorderez bien plus d’importance qu’à l’accoutumée 🙂

Comment faisaient nos ancêtres lorsqu’il se trouvaient confrontés à quelque de nouveau et de potentiellement mortel ?

Et bien ils y allaient par petites touches. Ils testaient. Ils essayaient. Ils domptaient l’inconnu. Jusqu’à le connaître suffisamment pour ne plus en voir peur, voire pour le maîtriser complètement.

Face à vos peurs, votre timidité, votre manque de confiance, vos inquiétudes, faites de même. Essayez par petites touches successives. Jusqu’à vous apercevoir que vous ne risquez rien. Si ce n’est de réussir.​

Rappelez-vous : toute action, aussi minime soit-elle, est un premier pas pour retrouver confiance en soi.

Refusez de capituler devant un petit lézard​

Je vais encore faire preuve de simplicité, voire de simplisme. Veuillez m’en pardonner, mais c’est pour votre bien …

L’instinct primaire dont on débat depuis tout à l’heure est, pour l’essentiel, logé dans ce qui est appelé le cerveau reptilien. Il s’agit de la zone du cerveau qui est apparue le plus tôt, il y a plusieurs millions d’années. Et elle provient de nos ancêtres les plus lointains : les reptiles.

Lorsque vous cédez à votre manque de confiance en vous, c’est que vous cédez à votre instinct primaire. Et cet instinct primaire provient d’un petit lézard …

Lorsque vous hésitez à faire quelque chose du fait d’un manque de confiance en soi, visualisez cette image : vous, le grand bonhomme, vous capitulez devant un petit lézard …

Allez-vous accepter cela ?

Non, bien sur.

Donc n’écoutez pas votre manque de confiance en vous et votre instinct primaire, et agissez.

Rappelez-vous : ce n’est pas un petit lézard qui va faire la loi !​

Conclusion​

Je sais, cet article prend quelques libertés avec ce que la science nous apprend du cerveau. À mon corps défendant, je dirais 2 choses :

  • tout d’abord, le regard de la science sur le cerveau ne cesse d’évoluer : difficile dans ces conditions de rester à la page;
  • ensuite, tout ça, c’est pour votre bien !

Si cette image d’un petit lézard vous imposant sa loi vous permet d’agir puis de prendre confiance en vous, je ne regrette pas ces libertés !​

2 Commentaires

  1. C’est le confort moderne, et le fait que la bienveillance soit définie comme une norme du monde extérieur qui exacerbe cela : « nous craignons le regard des autres et le rejet social ». Si l’on ressentait aussi tôt que possible que le monde n’est pas bienveillant, injuste et juge à la gueule du client, on aurait bien plus vite fait d’améliorer nos barrières et notre résistance aux aléas sociaux. Mais non, ceux qui ont ce problème se sont trouvés compartimentés dans un environnement qui a été relativement bienveillant. Ces personnes sont restées dans une zone de confort, malgré elles. Ce qui fait que toute hostilité devient dure à vivre.
    Je crois que pour sortir de ce cercle, il faut partir à la recherche (je dis bien recherche) de moins de bienveillance. Étudier l’hostilité envers soi (sans non plus chercher la violence). Faire des exercices et comprendre pourquoi, comment on est touché. Comprendre que les gens ne sont souvent pas hostiles pour vous détruire précisément, mais hostiles car ils ne savent pas faire autrement. Vous n’êtes jamais vraiment une cible directe, sauf si vous faites consciemment le mal.

    1. @Cédric: Ton analyse est en partie vraie …

      Il me semble effectivement que les parents, bien que tu ne les nommes pas, font une erreur à vouloir trop protéger et aider leur enfants. Ça part bien sur d’un bon sentiment. Mais le résultat n’est pas idéal.

      De plus on tombe rapidement dans le syndrome du “pourquoi moi ?” Comme si le monde nous en voulait personnellement et était injuste. Or le monde est juste indifférent. Et, comme tu le dis, “les gens ne sont souvent pas hostiles pour vous détruire précisément.”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *